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Les RdV de la Recherche – INSPÉ de Bretagne (article)

Les 32 INSPÉ et l’ENSFEA sont réunis dans un réseau national dont l’objectif est de mutualiser les ressources, d’harmoniser les pratiques et de contribuer collectivement au développement et à la réussite des missions de formation et de recherche qui leur incombent.
Le Réseau des INSPÉ a un rôle central à jouer au niveau national dans le développement de la recherche dans les INSPÉ, dans la lisibilité de sa structuration mais aussi dans la visibilité des travaux produits.
La place de la recherche dans les formations dispensées en INSPÉ, est mise en valeur par le Réseau à travers la manifestation du Printemps de la recherche en éducation. La formation par la recherche est quand à elle valorisée à travers la manifestation "Mon mémoire MEEF en 180 secondes". Il restait au réseau à proposer une manifestation qui valorise la recherche pour elle-même, pour mettre en valeur la qualité des recherches menées par les chercheurs de l'INSPÉ et de l'ENSFEA. C'est le but de ce troisième projet du réseau des INSPÉ et ENFSEA intitulé Les rendez-vous de la recherche en INSPÉ.
Ces rendez-vous de la recherche en INSPÉ ont vocation à mettre en valeur la qualité des travaux des chercheuses et chercheurs de nos INSPÉ et de l'ENSFEA. Les directrices et directeurs d'INSPÉ sont invités une fois par an à choisir un travail scientifique significatif (par sa qualité, son impact, son lien avec l'actualité...) réalisé par un ou des personnels de son INSPÉ, publié au cours de l'année précédente.

INSPÉ de Bretagne

Agnès Grimault-Leprince est maîtresse de conférences HDR en sociologie à l’INSPÉ de Bretagne-UBO, membre du Centre de recherche sur l’éducation, les apprentissages et la didactique (CREAD) et du laboratoire Arènes. Ses recherches portent sur l’analyse des inégalités éducatives : il s’agit notamment d’étudier les effets des caractéristiques des individus et les effets de contextes – familiaux, scolaires et territoriaux – sur les formes éducatives et l’expérience des acteurs.

Son HDR, soutenue en juin 2022, s’intitule « Se placer et trouver sa place. L’expérience adolescente sous l’emprise de l’école ». Ce travail questionne l’expérience adolescente dans les loisirs et à l’école, en cherchant à mettre en évidence les différentes influences socialisatrices qui organisent aussi bien les activités présentes que les intentions d’avenir des jeunes. Il s’attache d’abord à mieux comprendre les écarts de réussite scolaire, en observant les différences de classe, de genre, de territoire également. Cette dimension de la recherche se traduit en particulier dans l’étude des formes de « travail à la maison », dont les exigences et les enjeux sont interprétés très différemment par les adolescents, avec une forte incidence sur leurs résultats. Parallèlement à cette expérience « objective » des classements scolaires, la recherche s’intéresse aussi à l’expérience subjective de l’école et des loisirs. Elle explore ainsi le rapport des adolescents à l’école et à la culture scolaire, à leurs loisirs et leurs sociabilités. Elle cherche à mettre en évidence les continuités et les tensions que vivent les adolescents entre culture familiale, culture scolaire et cultures juvéniles. Le titre « Se placer et trouver sa place » rend compte de ce double enjeu qui structure une expérience adolescente très contrainte par l’école : « se placer », dans une société française où le diplôme surdétermine le destin social ; « trouver sa place » dans un monde social et scolaire marqué par des tensions culturelles.

L’article « Lire est-il rentable scolairement ? Lectures traditionnelles, lectures numériques et réussite scolaire », paru en septembre 2022 dans la revue Sociologie, écrit avec Laurent Mell, ingénieur de recherche, rend compte d’une part de ce travail.

La recherche présentée, issue du projet e-FRAN IDÉE (Interactions Digitales pour l’Éducation et l’Enseignement), prolonge les travaux montrant le rôle crucial de la lecture de livres dans la construction des inégalités socio-culturelles. Elle adopte une appréhension très large des pratiques de lecture, en étudiant les fréquences de lectures d’imprimés et sur écrans, selon les types de contenus. Les incitations à lire sont également interrogées. L’article saisit la transformation des pratiques et du rapport à la lecture liée au tournant numérique et établit des profils de lecteurs. Les analyses visent à mieux comprendre les déterminants des pratiques de lecture et les phénomènes de concurrence ou de continuité entre lectures papier et numérique. Il s’agit également de repérer les pratiques de lecture les plus favorables à la réussite scolaire et d’avancer des éléments de compréhension de l’inégale valorisation par l’école des pratiques de lecture adolescentes.

Pour consulter l'article, cliquez ici.

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