Printemps de la Recherche en Éducation 2023

Mardi 28 mars de 14h30 à 15h30

« Un cadre didactique pour penser et concevoir l'évaluation en classe »

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Conférencière : Nathalie SAYAC, Professeure des Universités en didactique des mathématiques, Laboratoire de didactique André Revuz (LDAR), Université de Rouen Normandie (INSPÉ).

Modérateur : Hamid CHAACHOUA, Professeur des Universités, Directeur de l'INSPÉ de l'académie de Grenoble.

Le cadre didactique de l’évaluation et de ses pratiques (Sayac, 2017) que je présenterai dans ce webinaire a été conçu pour penser et analyser les “faits évaluatifs” (Chevallard, 1986) en conjuguant savoirs scientifiques en évaluation (dans la diversité des champs scientifiques concernés) et savoirs didactiques. Il prend en compte à la fois des contenus disciplinaires et des réalités professionnelles permettant de définir une nouvelle approche scientifique de l’évaluation, plus didactique et volontairement ancrée dans la réalité des pratiques en classe. Ce cadre articule deux axes d’analyse des pratiques d’évaluation en mathématiques, l’un focalisé sur les « épisodes évaluatifs » proposés aux élèves et l’autre structuré par la « logique évaluative » des professeur·es. Durant mon exposé, je montrerai comment ce cadre peut être mobilisé aussi bien pour étudier les pratiques d’évaluation de professeur·es (recherches en cours) que pour former à l’évaluation (formations initiales en INSPE ou continues dans le cadre de recherches collaboratives). J’exposerai également les résultats d’une étude comparative des pratiques évaluatives en mathématiques et en SVT d’une professeure des écoles française menée dans le cadre d’un projet franco-suisse RESEIDA. Pour finir, je proposerai quelques outils et préconisations pour penser et concevoir une évaluation au service des apprentissages de tous les élèves.

Mercredi 29 mars 2023 de 14h30 à 15h30

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« Psychologie cognitive : effet test et métacognition »

Conférencier : André TRICOT, Epsylon - Laboratoire de Psychologie - Université Paul Valéry - Montpellier ; Cnesco - Centre national d’étude des systèmes scolaires - Cnam - Paris.

Modérateur : Denis ALAMARGOT, Professeur des Universités en Psychologie cognitive à l'INSPÉ de l'Académie de Poitiers, Université de Poitiers.

Jeudi 6 avril de 14h30 à 15h30

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« Les feedbacks, un indispensable soutien aux apprentissages »

Conférencière : Dominique LAFONTAINE, Professeure des universités en Sciences de l'Education, Unité de recherche Evaluation et qualité en éducation (EQUALE), Université de Liège.

Modérateur : Marc DEMEUSE, Professeur à l'Université de Mons (Belgique) en Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Éducation.

Dans la perspective d’une évaluation soutien d’apprentissage, les feedbacks sont un des outils les plus puissants dont disposent les enseignant.es pour aider les élèves à progresser (Black & Wiliam, 1998 ; Fagnant, 2023 ; Hattie, 2009 ; Hattie & Timperley, 2007 ; Narciss & Huth, 2004). Cependant, il existe différentes formes de feedback, plus ou moins développées, plus au moins efficaces. Qu’est-ce qui rend un feedback efficace ? Les élèves reçoivent-ils réellement le type de feedback dont ils ont besoin pour s'améliorer ? Le comprennent-ils ? Après avoir clarifié quelques notions indispensables pour comprendre le processus dans lequel s’inscrit la pratique du feedback, nous présenterons une synthèse des travaux de recherche consacrés au feedback et à ses effets, comparativement à la note chiffrée sans commentaires. Ensuite, nous examinerons les caractéristiques d’un feedback efficace. Enfin, nous présenterons quelques études quasi-expérimentales qui explorent l’interaction entre les feedbacks et certains aspects de la motivation des élèves, et nous en dégagerons quelques enseignements permettant d’optimiser la pratique du feedback.

Vendredi 7 avril de 14h30 à 15h30

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« L'influence des contextes scolaires sur l'apprentissage au prisme des inégalités »

Conférencier : Sébastien GOUDEAU, Maître de conférences en psychologie sociale, Centre de Recherches sur la Cognition et l’Apprentissage (CeRCA, Université de Poitiers, CNRS), INSPÉ de l’Académie de Poitiers.

Modératrice : Marie-Christine TOCZEK-CAPELLE, Professeure des Universités, Université Clermont-Auvergne, INSPÉ, Membre de l’unité de recherche ACTÉ (Activité, Connaissances, Transmission, éducation).

Alors que l’École se donne pour objectif d’offrir les mêmes chances à tous les élèves, l’origine sociale reste aujourd’hui encore le plus fort prédicteur des résultats et parcours scolaires. La grande majorité des travaux en psychologie situe la cause de ces inégalités au niveau des caractéristiques individuelles des élèves (e.g., intelligence, motivation). Toutefois, ces travaux négligent un des aspects déterminants des performances intellectuelles, à savoir leur dépendance aux situations dans lesquelles elles se réalisent. L'objectif de cette conférence sera de questionner cette conception "psychologisante" de la réussite scolaire. Nous présenterons des résultats scientifiques qui montrent à quel point les performances scolaires sont sensibles aux situations de classe.

Mardi 11 avril de 14h30 à 15h30

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« Former véritablement les enseignant.e.s à l'évaluation. Pourquoi et comment ? L'intérêt d'un regard clinique en didactique ».

Conférencière : Marie-France CARNUS, Professeure émérite des Universités en Sciences de l’Éducation et de la Formation, SFR – AEF, UMR – EFTS, UT2J, INSPE Toulouse Occitanie – Pyrénées.

Modératrice : Nathalie CARMINATTI, Maître de Conférences HDR à l’INSPÉ de Créteil.

La compétence à évaluer est révélatrice de la professionnalité enseignante (Carnus & Terrisse, 2006). En l’absence d’une véritable formation initiale et continue, elle se construit de manière singulière, et non sans difficulté, au fil des institutions et des expériences traversées. Tout enseignant possède un « déjà-là » en matière d’évaluation (Carnus 2011, 2014). L’analyse didactique clinique des pratiques évaluatives en EPS comme dans d’autres disciplines scolaires met en évidence que les arrangements évaluatifs (David, 2003) réalisés plus ou moins consciemment par les enseignants constituent des effets de loupe des tensions et contradictions qui animent ce « déjà-là ».

Après avoir présenté certains travaux pionniers mettant en évidence un déficit en matière de formation chez les enseignants d’EPS (1998-2001), je synthétiserai les résultats d’un programme de recherche INRP (2008-2011) portant sur les pratiques évaluatives d’enseignants expérimentés et débutants dans quatre disciplines scolaires (EPS, Français, Mathématiques, Physique). Puis, je présenterai la vignette didactique clinique d’une professeure d’EPS débutante (2015-2016).

Quand l’évaluation révèle les ressorts du désir d’enseigner (Mothes, 2016) tout en pilotant le contrat didactique à l’insu du sujet enseignant (Pédèches & al., 2013), la formation des enseignants est nécessairement convoquée. Pour ouvrir le débat, je présenterai un module de formation à l’évaluation qui intègre certains éléments ces recherches.

Mercredi 12 avril de 14h30 à 15h30

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« Recherches sur l'évaluation en didactique du français et des mathématiques, quelques apports pour la formation des enseignants »

Conférencier : Daniel BART, Professeur en Sciences de l'Éducation à l'Université de Lille.

Modératrice : Nathalie CATELLANI, Maître de Conférences de langue et littérature latines, Université Picardie Jules Verne, Directrice de l’INSPÉ de l’académie d’Amiens, Vice-Présidente du Réseau des INSPÉ.

Comme le souligne le programme de cette édition 2023 du Printemps de la recherche en éducation, l’évaluation est une activité centrale dans le monde scolaire, tant pour les enseignants dans leur classe que pour le système et l’institution dans leur ensemble. À ce titre, l’évaluation a suscité nombre d’études et de recherches depuis plusieurs dizaines d’années, non seulement du côté de la docimologie et de la recherche spécialisée en évaluation, mais aussi du côté de la sociologie ou de la psychologie de l’éducation, ou encore de la recherche en didactique. Ce sont précisément ces approches didactiques de l’évaluation qui seront l’objet de cette webconférence : en prenant des exemples de recherches menées, notamment en didactique du français et en didactique des mathématiques, dans une orientation critique de l’évaluation, nous verrons qu’il est possible de mieux comprendre les spécificités de pratiques évaluatives emblématiques des disciplines d’enseignement (notations, annotations, etc.) et les difficultés que peuvent rencontrer les acteurs scolaires. Ces apports permettront également d’interroger à la fois quelques grandes tendances actuelles (évaluation des compétences, évaluations internationales, etc.) et quelques enjeux possibles pour la formation et l’activité des enseignants et des acteurs scolaires.

Jeudi 13 avril 2023 de 14h30 à 15h30

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« Éthique et évaluation, le choix sensible »

Conférencier : Alban ROBLEZ, Docteur en Sciences de l'Éducation et de la formation ; Chercheur à l'Institut français de l'éducation (ENS de Lyon) et au Conseil d'évaluation de l'école (MENJ) ; Co-délégué français de l'Association pour le Développement des Méthodologies d'Évaluation en Education (ADMEE) Europe et du groupe pour l'évaluation des pratiques professionnelles (gEvaPP).

Modérateur : Nicolas TOCQUER, Docteur en aménagement de l'espace et urbanisme, Institut de géoarchitecture, Directeur de l'INSPÉ de Bretagne.

Cette conférence s’inscrit en philosophie de l’éducation, sur un objet bien connu de comme dans l’éducation et la formation : l’évaluation, observée selon l’éthique. La thèse défendue, qui servira de fil conducteur au propos, est que l'éthique rappelle toute la part humaine de l'évaluation, conduisant à dire que bon gré malgré toutes les avancées techniques et technologiques, ce sont les humains et des enjeux humains qui gouvernent aux modélisations, pratiques et discussions sur l'évaluation. Pour ce faire, je procéderai par questions.

Dans un premier temps, je présenterai ce que dit la recherche sur ces deux concepts : l’éthique et l’évaluation, afin d’en positionner un sens adossé pour cette intervention. La question centrale sera : que peut-on dire de ces concepts ?

Dans un deuxième temps, je reviendrai sur le traitement fait à ce couple – éthique et évaluation – observé dans la littérature, où se distingue historiquement éthique de l’évaluation et éthique dans l’évaluation. La question sera : comment s’observent l’éthique avec l’évaluation ?

Dans un troisième et dernier temps, je proposerai deux orientations à la fois pratiques et politiques sur l’heuristique de ce couple, faisant de l’évaluation une activité possiblement éthique par choix sensible. La question sera : que seraient des configurations d’évaluations éthiquement pertinentes ? Une orientation « humaniste », à partir des travaux de Charles Hadji (2019 et 2021 notamment) ; et une orientation herméneutique, à partir de mes propres travaux, mettant l’évaluation comme un « dialogue interculturel » pouvant être utile à nos éducations.

Vendredi 14 avril de 14h30 à 15h30

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« Évaluations standardisées des acquis des élèves, intérêts et limites pour la formation des enseignants »

Conférencier : Jean-François CHESNÉ, Docteur en Didactique des mathématiques, Coordinateur exécutif du Centre national d'étude des systèmes scolaires (Cnesco).

Modératrice : Nadine GRAPIN, Maître de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris Est Créteil, Laboratoire de Didactique André Revuz (LDAR).

Les évaluations standardisées des acquis des élèves, internationales ou nationales, ont des objectifs différents, plus ou moins compatibles, à destination des pilotes et encadrants des systèmes éducatifs, ou des enseignants eux-mêmes (Trosseille et Rocher, 2015). Mais elles ne sont pas a priori destinées à la formation des enseignants. Cependant, leurs contenus et leurs résultats, voire leur cadre de fabrication, constituent autant de matériaux potentiels à utiliser en formation, en tout cas a minima à questionner (Chesné, 2014, 2018). Dès lors, comment intégrer ces matériaux dans la formation initiale et continue des enseignants ? À quelles conditions ? Pour quels apports potentiels ? Dans quelles limites ? Et quels liens potentiels avec la recherche ? Après avoir présenté rapidement quelques caractéristiques d’une évaluation standardisée des acquis des élèves, ce sont autant de questions auxquelles nous tenterons d’apporter des éléments de réponse et autour desquelles nous proposons d’échanger.

Lundi 17 avril de 14h30 à 15h30

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« Développer des pratiques d'évaluation sommative et de notation au service des apprentissages des élèves : enjeux théoriques et pragmatiques dans la formation initiale »

Conférencier : Raphaël PASQUINI, Professeur associé en évaluation scolaire à la Haute école pédagogique du canton de Vaud (Lausanne), en Suisse romande. Il a enseigné dans les degrés primaires et secondaires pendant vingt ans.

Modératrice : Nathalie SAYAC, Professeure des universités en didactique des mathématiques, Laboratoire de didactique André Revuz (LDAR), Université de Rouen Normandie (INSPÉ).

Les enseignant·es allouent un temps considérable à la certification des apprentissages de leurs élèves. Des sources issues de divers contextes montrent toutefois que leur formation initiale en évaluation est insuffisante. Nos observations confirment cet état de fait : tous degrés confondus, les épreuves sommatives issues du terrain comportent de nombreux biais de conception, les pratiques de notation ne sont pas toujours référées aux apprentissages réalisés et la construction de la note obéit davantage à des raisonnements arithmétiques que pédagogiques. Ce manque de connaissances et de compétences empêche le développement de pratiques évaluatives soutenant les progrès des élèves. Il serait également une des raisons pour lesquelles nombre d’enseignant·es novices abandonnent prématurément la profession, étant dans l’incapacité de gérer la complexité de telles pratiques et d’en relever les enjeux. La présentation abordera cette problématique en trois temps. Tout d’abord, nous présenterons quelques notions théoriques qui permettent de conceptualiser les pratiques évaluatives sommatives et de notation dans une perspective d’évaluation soutien d’apprentissage (notation constructive). Puis, nous expliciterons comment nous permettons aux étudiant·es de s’approprier ces contenus à l’aide d’un exemple de démarche réalisé en formation. Enfin, nous conclurons en mettant en évidence quelques enjeux et incontournables de la formation à l’évaluation, au regard de nos expériences.

Jeudi 4 mai de 14h30 à 15h30

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« Que peuvent nous révéler les évaluations internationales de la culture scientifique à propos des inégalités socio-scolaires dans l’apprentissage et l’enseignement

des sciences ?  »

Conférencière : Florence LE HEBEL, Maître de conférences HDR, Université Lyon 1, Laboratoire ICAR, Ecole Normale Supérieure de Lyon.

Modératrice : Cécile DE HOSSON, Professeure des Universités à l'Université Paris Cité, Chercheuse en didactique de la physique au laboratoire de didactique André Revuz.

L’enseignement des sciences contribue à renforcer les inégalités socio-scolaires comme le montrent les résultats convergents de grandes enquêtes internationales telles que PISA (OCDE, 2016) ou TIMSS (IEA, 2016). Les résultats révèlent en France une forte corrélation entre le niveau de performance des élèves et leur statut socio-économico-culturel par rapport à la moyenne de l’OCDE.

Nos recherches se concentrent sur l’influence du contexte socio-économique et culturel de l’élève sur la compréhension et l’acquisition de composantes de la culture scientifique à la fin de l’école obligatoire (15-16 ans). Dans cette perspective, nous considérons que la culture scientifique ne se limite aux connaissances en sciences mais aux connaissances à propos des sciences (connaissances procédurales et épistémiques). Plus précisément, notre question de recherche porte sur la caractérisation des difficultés des élèves dans la compréhension et la réalisation de tâches scientifiques selon leur statut socio-économique et culturel et leur niveau de performance en science.

Nos travaux se situent dans le contexte de l’évaluation internationale PISA science et relèvent d’une double approche méthodologique : quantitative (statistique) et qualitative (analyse du discours et des interactions). Nous abordons notre question de recherche par une approche pluridisciplinaire faisant appel à la didactique des sciences, la sociologie, la psychologie et les sciences du langage.