Formation des enseignants et lutte contre les inégalités scolaires (FELIS) : des politiques aux pratiques

Programme

10h-12h : (https://univ-lille-fr.zoom.us/j/94477836442, ID de réunion : 944 7783 6442)

Accueil des participant.e.s, présentation du séminaire et des interventions de la journée (Christelle DORMOY-RAJRAMANAN, MCF en sociologie, Université de Lille, RECIFES-CIREL, CRESPPA-CSU).

Morgane LE GOUELLEC, doctorante en sciences de l’éducation et de la formation, Université de Montréal et Université de Paris, CRIFP et CERLIS, « Que pensent les enseignants de la formation initiale qu’ils ont suivie ? Regards croisés sur les enquêtes françaises et québécoises » :

En France comme au Québec, plusieurs réformes ont marqué la formation des enseignants depuis le début des années 1990. Ces réformes s’inscrivent dans le mouvement de professionnalisation de l’enseignement désormais largement répandu dans les pays occidentaux. Cependant, ces deux sociétés n’ont pas opté pour le même contenu et la même organisation de la formation bien que leur but commun soit de préparer les enseignants au travail qui les attend. Or comment savoir si les enseignants sont bien préparés à enseigner si ce n’est en s’intéressant à ce qu’ils pensent de leur formation ? Aux rapports qu’ils entretiennent avec elle ? Aux apprentissages qu’ils y ont faits ? Aux compétences qu’ils y ont développées ? L’évaluation de la formation par les enseignants eux-mêmes semble donc fondamentale. Nous analyserons dans cette présentation la manière dont les enquêtes françaises et québécoises ont traité ces questions et nous présenterons leurs résultats. Nous montrerons qu’au Québec les chercheurs ont une approche évaluative de la formation initiale à l’enseignement, particulièrement soumise au développement de compétences professionnelles. En France, le rapport qu’ont les enseignants à la formation initiale est plutôt associé à l’étude de l’insertion professionnelle et du développement des pratiques enseignantes.

Spoorthi GANGADIKAR, masterante en M2 études asiatiques, EHESS, « Le vécu des jeunes enseignants indiens face aux inégalités sociales » :

Malgré une progression des taux de scolarisation en Inde, une décennie après l’adoption du Right to Education Act en 2009 (scolarisation gratuite et obligatoire pour tout enfant jusqu’à l’âge de 14 ans), on peut encore constater la présence d’inégalités sociales très importantes dans le système éducatif. Pour comprendre comment ces dernières ont tendance à se perpétuer au sein même de l’école qui est censée les combattre, ce travail qualitatif sur les points de vue des enseignants était mené avec des professeurs, diplômés depuis 2 ou 3 ans, qui exercent au Sikkim, un état du Nord-Est de l’Inde. Cette recherche tentait ainsi de déterminer s’ils se sentaient équipés pour remplir leur rôle face aux inégalités sociales, après leur formation d’enseignant. Ces deux ans de formation obligatoire constituent en effet un facteur déterminant dans la construction de leurs pratiques enseignantes actuelles. Une attention particulière y était portée aux inégalités liées à l’appartenance de caste et de genre, deux dimensions structurantes de la société indienne et qui forment la base d’une grande partie des discriminations vécues dans les écoles.

14h-17h : (https://univ-lille-fr.zoom.us/j/91553274816, ID de réunion : 915 5327 4816)

Sylvain BROCCOLICHI, PU en sociologie, Université de Lille, RECIFES-CIREL, « Données internationales et recherches récentes contribuant à élucider l'évolution spécifique des inégalités scolaires en France ».

Régis MALET, membre sénior de l’IUF, PU en sciences de l’éducation et de la formation, Université de Bordeaux, LACES, (15h15-16h45), « Formation des enseignants et politiques dites inclusives. Echo de recherches comparatives en cours sur quelques configurations et variations interpays ».

Chaque intervention sera suivie de discussions collectives avec la participation notamment d’Anne BARRÈRE, PU en sciences de l’éducation, Université de Paris, CERLIS, qui (co)dirige les recherches de Morgane Le Gouellec et Spoorthi Gangadikar.